Lorsque les plateformes en ligne donnent la priorité au contenu en fonction de leurs seuls intérêts économiques, les artistes indépendants et émergents en pâtissent. En conséquence, les créateurs de contenu canadiens indépendants sont peu entendus et donc peu payés lorsque le fruit de leur travail est en ligne.
Les redevances provenant des médias traditionnels et numériques nous donnent les indices d’un décalage important entre les efforts de mise en valeur des contenus locaux des entreprises en ligne et ceux des médias traditionnels :
- Les créateurs de musique canadiens récoltent 34% des redevances des médias traditionnels, mais 10% des redevances des médias numériques.
- Pour les auteurs-compositeurs francophones, les parts de redevances des médias numériques n’est que de 2%.
L’enjeu de la recommandation est d’autant plus important que les créateurs et les détenteurs de droits sont largement sous-rémunérés dans le modèle numérique actuel.
- S’il fallait vendre en moyenne 15 000 copies physiques pour rentabiliser les coûts de production et de mise en marché d’un album, il faut maintenant 30 millions d’écoutes pour parvenir au même montant.
- Les redevances provenant des plateformes numériques sont de 3 à 5 fois plus basses que les médias traditionnels.
En bref, les plateformes en ligne recommandent du contenu en fonction de leur propre intérêt, plutôt que du contenu provenant d’artistes et de créateurs indépendants et locaux. C-11 doit veiller à ce que ces plateformes contribuent au succès des artistes et créateurs canadiens.
C-11 permettra aux créateurs de mieux rejoindre leur public, ce qui va leur permettre de générer plus de revenus et de rayonner davantage ici et ailleurs.